Quel dirigeant ferait le choix de ne pas utiliser l'ensemble des m² disponibles de ses bureaux ?
S'il y a un bien une chose dont les dirigeants d'entreprise du monde entier ont horreur, c'est de ne pas utiliser au maximum les ressources qu'ils ont à leur disposition (et qu'ils payent !).
Par exemple pour leurs bureaux, l'objectif est toujours d'optimiser au mieux l'occupation de chaque m². Au point qu'aujourd'hui on qualifie plus souvent des locaux par le nombre de personnes qu'ils peuvent accueillir plutôt que par leurs dimensions. Cela ne s'arrange pas avec la démocratisation du télétravail et la possibilité de comptabiliser plus d'occupants que de bureaux, comptant sur l'absence des uns et la présence des autres. Les surfaces au sol sont donc aujourd'hui, et d'autant plus dans les nouveaux bâtiments, utilisés de façon optimale.
Pourtant, un certain nombre de m² restent régulièrement oubliés et sous exploités. On y passe pourtant devant tous les jours et c'est eux qui modulent les espaces. Vous avez deviné ?
Les murs, évidemment.
Avec la multiplication des open spaces, ils ont eu tendance à se raréfier, mais on en revient ! Les espaces délimités reprennent petit à petit du terrain. Les murs vitrés eux aussi perdent des points, leur accumulation rend les lieux impersonnels et sans réelle intimité.
Alors les murs reprennent leur identité de séparateur et de marqueur de territoire ! Malheureusement, ils sont souvent laissés vides, inexploités et blancs. Au mieux, ils accueillent quelques post-it ou des tableaux. Pratique, mais rien de bien transcendant.
C'est pourtant bien les murs qui plantent le décor ! C'est eux qui donnent leur tonalité aux lieux et des point de contacts visuels à ceux qui les occupent. Ils créent la perspective et des les points de fuite. Etes-vous déjà allé dans l'appartement d'un ami dont les murs étaient totalement vides ? Vous y êtes vous senti bien ou avez vous ressenti une certaine gène, voire de l'anxiété ? Sans aucun doute, alors pourquoi serait-ce différent au bureau ?
Ces m² de murs disponibles, vous devez en faire quelque chose, ce serait trop dommage de ne pas en profiter. Un coup de peinture, des étagères avec des livres et des plantes, des posters choisis par les collaborateurs, ou bien... des œuvres d'art. C'est mon parti pris car je suis convaincu que l'Art et la création permettent de créer des parenthèses poétiques et des terrains d'expression, d'inspirer ceux qui les côtoient et de faire passer des messages différemment que par des slogans corporate. Mais ça, ce n'est que mon avis 🙂 (et sans aucun doute aussi celui de Mark Zuckerberg quand on découvre quelques images des bureaux de Facebook à travers le monde !)
Et vous, vous laisseriez tous ces m² inexploités ?
Samuel Goupil - Co-fondateur Artwork in Promess
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